Affichage des articles dont le libellé est Méditerranée. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Méditerranée. Afficher tous les articles

30 mai 2018

La Cimade : DÉCLARATION DE MYTILÈNE : UN PROJET DE PROTOCOLE INTERNATIONAL SUR LA QUESTION DES PERSONNES DÉCÉDÉES ET DISPARUES

29 mai 2018

646… C’est le nombre de personnes décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année 2018. Au-delà des chiffres, ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui décèdent ou disparaissent le long du parcours migratoire à travers le monde. Ce sont également des familles qui restent dans l’incertitude du sort réservés à leurs proches. L’identification des personnes décédées sur les parcours migratoires, tout comme la recherche des personnes disparues, est un enjeu crucial au niveau mondial en termes de respect et des droits des personnes, de leurs familles ainsi que de leur dignité.
Aujourd’hui, peu de solutions s’offrent aux familles et aux proches d’un·e défunt·e ou d’une personne disparue que ce soit au niveau national ou régional dans le cadre de leurs recherches. C’est principalement via le réseau des croissants rouges, croix rouge et le CICR que les familles et les proches peuvent être orientées et soutenues mais sans garantie d’obtenir des réponses. En effet, même s’il existe parfois des procédures au niveau national (comme une commission pour la justice au Mexique par exemple) ou des tentatives de mettre en place des procédures, les pratiques sur le terrain concernant la collecte d’information liée à un corps ou à un naufrage diverge d’un lieu à un autre et ne sont pas centralisées. De plus, ajoutons à cela le manque de coopération internationale sur le sujet entre les États, les familles, les proches qui sont en recherches et leurs soutiens se retrouvent généralement dans le flou.
C’est dans ce contexte qu’une cinquantaine de personnes et organisations engagées sur la question à l’échelle internationale, dont La Cimade dans le cadre de Boats 4 People, se sont réunies à Mytilène (Grèce) sous l’impulsion de l’initiative Last Rights afin d’échanger sur un projet de protocole international sur la question des personnes décédées et disparues. C’est ainsi que le 11 mai 2018, la déclaration de Mytilène (en anglais) pour un traitement digne de toutes les personnes disparues et décédées ainsi que leurs familles et proches a reçu ses premières signatures. Elle pose un premier jalon en termes de reconnaissance de droits aux personnes décédées et disparues ainsi qu’à leurs familles et proches. La Cimade et Boats 4 People en sont signataires. A termes, la déclaration sera accompagnée du protocole complet comprenant : un glossaire, une note explicative des principes et des droits énoncés ainsi que des lignes directrices pour la mise en œuvre.
Votre organisation ou vous-mêmes souhaitez signer, c’est par ici

La Cimade

-

-

27 mai 2018

Le Temps : Piège en Haute mer, en Méditerranée, le ballet macabre des gardes-côtes libyens



Interceptions, intimidations, violence: la tension est à son comble entre les Libyens et les bateaux de sauvetage affrétés par les ONG.
«Le Temps» a passé deux semaines à bord de l’Aquarius, un bateau humanitaire qui se retrouve ballotté entre les vagues, les méthodes de pirates des gardes-côtes et les enjeux géopolitiques. Reportage
-

28 mars 2018

AQUARIUS - Journal de bord

COMMUNIQUE « SOS MEDITERRANEE préoccupée face à une nouvelle étape franchie dans la criminalisation de l’aide humanitaire en mer, exprime sa solidarité envers les sauveteurs d'Open Arms. »





-

27 mars 2018

Un cadeau de l’Italie à la Lybie

Voir d'ara.cat en catalan

"Le patrouilleur 648 qui a menacé Open Arms, un cadeau de l’Italie à la Lybie.
L’UE a entrainé l’équipage du bateau qui a joué un rôle dans plusieurs incidents avec des ONG de sauvatage.
CRISTINA MAS Barcelona 25/03/2018 00:21
Le bateau de patrouille des gardes-côtes libyens qui a menacé dans les eaux internationales les volontaires d’Open Arms le 15 mars afin qu’ils leur livrent les femmes et les enfants qu’ils étaient en train de secourir, était un cadeau de l’Italie à la Libye. La même embarcation, qui porte le numéro d’identification 648 et le nom de Ras al Jadar, a joué un rôle dans plusieurs autres incidents avec d’autres bateaux des ONG SeaWatch et SOS méditerranée, qui travaillent au sauvetage de naufragés en Méditerranée.
Entre 2009 et 2010, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi a alors accordé six patrouilles aux garde-côtes libyens dans le cadre de l'accord amical signé avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Le texte prévoyait la construction d'un système de radar dans le but de surveiller les frontières du désert et des patrouilles maritimes conjointes dans les eaux libyennes et internationales pour empêcher que des bateaux quittant la Libye arrivent en Italie.
Mais la vie des six bateaux de patrouille donnés à Kadhafi – toutes du modèle Bigliani, qui étaient auparavant au service du corps militaire Guardia di Finanza - était aussi courte que la période à laquelle le dictateur a survécu au pouvoir. Le 17 février 2011, le printemps arabe atteint la Libye avec une révolte qui a déclenché une intervention de l'OTAN et s'est terminée avec la mort de Kadhafi huit mois plus tard. Deux des embarcations ont été détruites dans les combats, et les quatre autres, dont le 648, ont été réparés à l'usine navale de Fiamme Gialle de Miseno (Naples). En avril dernier, l'Italie les a rendue au gouvernement de Tripoli.
L'incident du 15 mars avec Open Arms n'est pas le premier d'une ONG avec ce bateau de patrouille. Le 6 novembre, l’ONG allemande Sea Watch, travaillant dans la même région, a rapporté qu'à 30 miles de la côte libyenne la même patrouille a interféré dans un sauvetage.
Les migrants à bord ont pris panique, le bateau des gardes-côtes les a rattrapé, certains naufragés ont pu grimper sur le bateau de patrouille sans que les agents ne les aident et, une fois à bord, comme on peut le voir sur la vidéo enregistrée par l'ONG, les gardes-côtes les ont frappés avec les amarres du bateau.
Un jeune a tenté de descendre pour atteindre le bateau de l'ONG et est resté suspendu à l’échelle, au moment où le bateau libyen a accéléré et mis sa vie en danger. Au moins cinq migrants sont morts dans l'opération, des décès qui selon Sea Watch auraient pu être évités.
Le 4 mars, le navire Aquarius, de l'ONG SOS Mediterranée, a également subi l'hostilité de la patrouille 648, qui s'est approchée d'eux au cours d'une collision sans répondre à leurs avertissements radio et finalement ils leur ont ordonné de quitter le site, à 17 milles au large de la côte, alors même s'ils étaient à la recherche d’un bateau.
Un autre vaisseau d'Open Arms a eu, en août, un incident avec un autre bateau de patrouille donné par l'Italie, le 654, qui les a menacé avec deux rafales de balles tirée en l'air et une semaine plus tard les a forcés à naviguer pendant environ deux heures en direction de Tripoli en disant qu'ils étaient sous sa protection.
Rome et l'ensemble de l'UE ont choisi l'un des trois gouvernements qui se disputet le pouvoir dans la guerre civile en Libye, celui dirigé par le Premier ministre Faiez al-Sarraj, qui a le soutien de l'UE et de l'ONU, mais ne contrôle seulement qu'un tiers du pays. La Libye est plongée dans un conflit sans front avec des centaines de milices armées.
Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni et Al-Sarraj ont signé le 2 février 2017 un protocole d'accord - dans le cadre de l'accord signé par Berlusconi et Kadhafi - qui établit une coopération bilatérale dans les domaines du développement, l'immigration illegale, le trafic d’êtres humains, la contrebande et le renforcement de la surveillance des frontières entre l'Italie et la Libye. L'Italie livrera à Tripoli six patrouilles supplémentaires totalement neuves.
L'Espagne s’est proposé de former 100 garde-côtes libyens dans la base navale de Carthagène. Dans le cadre de l'opération Sophia de l'OTAN, le programme de formation de la Garde côtière libyenne financé par l'UE avec 46 millions d'euros a déjà formé 93 agents dans un navire italien et dans un autre navire néerlandais. 43 officiers supplémentaires ont été formés en Crète, à Malte et à Rome.
Human Rights Watch lance un cri d’alarme: "Aider les autorités libyennes à capturer des immigrés en haute mer, sachant qu'ils les rendront à un traitement cruel, inhumain ou dégradant dans une détention arbitraire, expose l'Italie et d'autres pays de l'UE à participer  à une violation grave des droits de l'homme ". Les accusations ne viennent pas seulement des ONG. Le groupe d'experts de l'ONU sur la Libye a rappelé que "les abus contre les migrants ont été largement collectés, y compris les exécutions, la torture ou la privation de nourriture, d'eau et de médicaments", et prévient que "le département contre l'immigration (libyen) et la garde côtière (italienne) sont directement impliqués dans ces graves violations des droits de l'homme. " Avec les accords d'externalisation du contrôle des frontières de l'UE, le témoignage des ONG en Méditerranée centrale devient de plus en plus gênant."