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30 mai 2018

Migreurop : Selon le Sénat, l'immigration et l'asile relèvent de la police et de la sécurité

Après l'Assemblée nationale, le projet de loi sur l'immigration et l'asile passera devant le Sénat du 19 au 26 juin. Déjà, qu'il s'agisse des amendements ou de l'affichage sur le site de l'institution, le débat s'annonce entre indigence et obsessions réactionnaires.


Quand on cherche un texte de loi et l'état d'avancement du débat parlementaire sur le site du Sénat, on ouvre une page qui propose un classement par rubriques :

Pour trouver le projet de loi sur l'immigration et l'asile, cliquez sur la rubrique "Police et sécurité" :

ou sur celle, plus neutre, de "Société" :

À partir de là, on arrive à l'état d'avancement des débats :

Le projet de loi est donc actuellement examiné en commission. À ce stade, quatorze amendements ont été proposés, par une seule et même personne, la sénatrice Jacqueline Eustache-Briniot, membre du groupe Les Républicains.

Ces amendements sont assez répétitifs et traduisent quelques obsessions :

- exclure du regroupement familial les couples non mariés au prétexte que la vie de couple ne pourrait pas être prouvée en cas de concubinage; mais aussi revenir sur les possibilités de regroupement familial pour les réfugié-e-s mineur-e-s et les enfants majeur-e-s de réfugié-e-s, l'une des rares mesures positives du projet de loi.

- systématiser la double peine, en rendant automatique l'expulsion des personnes étrangères condamnées pour un délit ou un crime et leur exclusion de la demande d'asile.

- exclure de la possibilité de demander l'asile les personnes ayant eu une réponse négative dans un autre pays de l'Union européenne depuis moins de six mois, exclure des conditions matérielles d'accueil les demandeur-se-s d'asile venant d'un pays considéré comme sûr, rendre non-suspensif d'une expulsion le recours devant la Cour Nationale du Droit d'Asile, ensemble de points pour lesquels il existe des dispositions dans la législation européenne et le cas échéant une jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, avec lesquels ces amendements pourraient entrer en contradiction.

Le 30 mai, la commission des lois doit auditionner le ministre de l'intérieur :

Alors que vient de s'achever la première session des États Généraux des Migrations pour poser les bases d'autre autre politique migratoire, le Sénat offre un spectacle morne dans lequel le seul point à l'ordre du jour est de déplacer le curseur vers l'encore pire.

Philippe Wanesson

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24 mai 2018

FASTI : Projet de loi asile et immigration


Projet de loi asile et immigration: que devient la solidarité?
Mai 2018 


Présentation 
Contenu : 
  •  Sur l’Asile: Réduire les délais et réduire les droits.
  •  Sur le séjour: entre immigration choisie et suspicion.
  •  Sur la rétention et l’éloignement: Retenir plus pour expulser plus!
  •  L’outre-mer ou le laboratoire de l’absence de droit.
  •  Les enjeux non traités dans le projet de loi


Le droit d’asile dans le projet de loi 
  •  Placement en procédure accélérée si une personne dépose sa demande d’asile 90 jours après son entrée en France.
  •  Un/Une demandeur-euse d’asile devra utiliser la langue pour laquelle il/elle a manifesté une préférence au Guda, ou à défaut une langue dont il/elle a une « connaissance suffisante » et celle-ci lui sera opposable pendant toute la durée de la procédure.
  •  Convocation à l’OFPRA et notification de la décision par tout moyen, y compris électronique, garantissant la confidentialité et sa réception personnelle par le demandeur-euse.
  •  Répartir les demandeur-euse-s d’asile dans les régions
    françaises en conditionnant le versement de l’ADA à la
    résidence dans cette région, sans pour autant se voir garantir
    un hébergement.


Le droit d’asile dans le projet de loi 
  •  Possibilité de déposer une demande de titre de séjour en parallèle d’une demande d’asile (sauf Dublin), cette demande sera encadrée dans un délai au-delà duquel il sera obligatoire de justifier de « circonstances nouvelles » pour pouvoir déposer une demande de titre.
  •  Le recours à la CNDA n’aura plus un caractère automatiquement suspensif: problème du double recours.
  •  Réduction du délai de recours devant la CNDA à 15 jours.
  •  Systématisation des audiences en visioconférence.
  •  Le droit au maintien sur le territoire cessera dès la lecture de la décision CNDA en audience publique.


Le droit au séjour dans le projet de loi 
  •  Carte de séjour pluriannuelle de quatre ans pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire et les apatrides. A l’expiration de cette carte pluriannuelle, ils pourront bénéficier de plein droit de la carte de résident.
  •  Création de plusieurs cartes de séjour temporaire: « jeune au pair », « passeport talent » mention « chercheur- programme de mobilité », « étudiant – programme de mobilité », « recherche d’emploi ou création d’entreprise ».
  •  La carte de séjour « visiteur » sera soumis à deux conditions restrictives.
  •  Suppression du titre d’identité républicaine et nouveau document de circulation pour étranger-ère-s mineur-e-s.


Le droit au séjour dans le projet de loi 
  •  Carte de séjour « VPF » pour les parents d’enfant français sera soumis à l’exigence pour le parent de nationalité française de prouver sa contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant + la reconnaissance de l’enfant par le parent français sera conditionnée par la production d’un justificatif d’identité et de domicile.
  •  Le renouvellement de plein droit de la carte de séjour d’un/une conjoint-e de français ayant été contraint-e de rompre la communauté de vie en raison de violences familiales, s’appliquera également pour les conjoint-e-s entrées dans le cadre du regroupement familial.
  •  Délivrance de plein droit d’une carte de résident à l’étranger qui obtient une condamnation définitive de l’auteur des violences conjugales dont il a été victime (dans le cadre de l’ordonnance de protection)


La rétention et l’expulsion dans le projet de loi 
  •  Systématisation des OQTF pour tout-e-s les personnes déboutées de l’asile.
  •  Systématisation des IRTF suite à une OQTF.
  •  Elargissement des motifs pour lesquels il peut être décidé de
    ne pas assortir une OQTF d’un délai de départ volontaire.
  •  Possibilité de recourir à l’assignation à résidence pendant le délai de départ volontaire (obligation de demeurer au domicile pendant 4 à 10 heures).
  •  Augmentation de la durée légale de rétention à 90 jours.
  •  Atteinte au droit de la personne placée en centre de rétention.


La rétention et l’expulsion dans le projet de loi 
  •  Le JLD devra être saisie dans les 48h et devra statuer dans les 48h.
  •  Restrictions des pouvoirs du JLD.
  •  Possibilité d’assortir une décision de remise à un Etat partie au dispositif Schengen d’une interdiction de circuler sur le territoire français d’une durée maximale de trois ans.
  •  Augmentation de la durée de la retenue dans un commissariat pour vérification du droit au séjour de 16h à 24h + élargissement des pouvoirs de police.
  •  Pénalisation de l’utilisation d’un titre de séjour appartenant à un tiers.


L’Outre-mer dans le projet de loi 
Placement en procédure accélérée si une personne dépose sa demande 60 jours après son entrée en Guyane. 
.... 


Les enjeux non traités dans le projet de loi 
Suppression du délit de solidarité. 
• Interdire l’enfermement des enfants dans les centres et locaux de rétention administrative sur tout le territoire. (4285 enfants retenus à Mayotte en 2016, 275 enfants retenus en métropole en 2017) 
Régularisation des sans-papiers, notamment les travailleurs sans-papiers. 
•Mettre fin au régime d’exception illégal en Outre-mer. 
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FASTI

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24 avril 2018

Délinquants Solidaires : NON ! M. Collomb n’a pas assoupli le délit de solidarité !


Le combat pour en finir avec le délit de solidarité avait bien engagé : il se solde pour celles et ceux qui ont tenté de le porter au sein de l’assemblée nationale par une amère défaite en rase campagne. Seul a survécu l’amendement dérisoire du gouvernement, enrobé de beaux discours et sous les applaudissements de la majorité. Le délit de solidarité a de beaux jours devant lui.
Délinquants Solidaires

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22 avril 2018

Assemblée Nationale : Loi Asile et Immigration - Article 16

77 députés ont choisi de voter cet article infâme 16 qui va enfermer des personnes, majeures ou mineures, jusqu’à 90 jours en rétention (plafond)... Toutes les associations et institutions sont contre !



21 avril 2018

MOM : Loi asile et immigration : lettre ouverte aux sénateurs

Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs,

Le collectif Migrants outre-mer souhaite attirer votre attention sur le projet de loi relatif à l’asile et à l’immigration sur lequel vous serez prochainement appelé-e-s à vous prononcer.
Ce collectif rassemble les principales associations agissant aux niveaux national et local pour la défense des droits des personnes migrantes en outre-mer et dispose à ce titre d’une expertise sur l’état des pratiques et les politiques migratoires mises en œuvre dans ces territoires.

Un laboratoire ultramarin de recul des droits au prétexte d’une invasion migratoire fantasme

En matière d’immigration, force est de constater que les territoires ultra-marins constituent un laboratoire de reculs des droits [1], notamment par l’instauration de législations et dispositifs  dérogatoires au droit commun, portant violation des droits fondamentaux des personnes migrantes, qui sont, par la suite, généralisés à la France entière.
En effet, ce projet de loi vise à la généralisation des audiences par visioconférence [2] et conforte la procédure luttant contre les reconnaissances de paternité frauduleuses, circonscrites jusqu’à présent dans certains territoires ultramarins [3].
Depuis de nombreuses années et au prétexte d’une invasion migratoire sur ces territoires largement fantasmée [4], un régime dérogatoire du droit commun y prévoit des droits au rabais qui facilitent les interpellations, autorisent l’exécution des expulsions  sans contrôle d’un juge et réduisent l’accès au droit au séjour.
Ce projet de loi confirme cette logique en prévoyant de nouvelles dispositions dérogatoires qui aggravent en Guyane les conditions d’accueil des personnes en demande d’asile et restreignent à Mayotte les conditions de délivrance du document de circulation pour les mineur-e-s de nationalité étrangère.

Un régime dérogatoire qui sacrifie des droits fondamentaux

En matière de contrôle d’identité, des dispositifs de contrôle exceptionnels qui s’affranchissent des garanties les plus élémentaires sont mis en place [5]. En Guyane, des barrages de gendarmerie sont installés sur les deux principaux axes routiers qui desservent Cayenne et ses administrations, instituant ainsi des contrôles d’identité généralisés, sur la route nationale qui longe la côte où réside plus de 90% de la population guyanaise, lesquels constituent des obstacles au droit à la santé ou encore au principe d’égalité d’accès aux services publics qui génèrent notamment de graves entraves au dépôt de demandes de carte de séjour.
Ce régime d’exception vient également tailler dans les garanties de contrôle juridictionnel des procédures d’enfermement et d’expulsion.
Alors que ces territoires concentrent la moitié des expulsions réalisées chaque année, l’effectivité des recours contre les décisions préfectorales n’est pas garantie contrairement à la métropole. Si le dépôt d’un recours en urgence suspend désormais l’éloignement jusqu’à son examen [6], son champ d’utilisation reste restrictif et la majorité des renvois sont exécutés sans avoir pu enclencher cette procédure.
Mayotte reste le seul territoire où le contrôle de la procédure de placement en rétention et des conditions d’enfermement est quasi inexistant : le juge compétent intervient après cinq jours d’enfermement (contre 48 heures dans le reste de la France), alors que les personnes sont généralement expulsées en moins de 24 heures et que son centre de rétention y accueille massivement des personnes particulièrement vulnérables comme des enfants.
Le statut des personnes en situation régulière est également dégradé sur ces territoires, à l’image de la suppression ou l’inapplication des garanties d’accueil durant la procédure de demande d’asile (abaissement en Guyane voire absence à Mayotte de l’aide financière sans possibilité de travailler, quasi inexistence de dispositif d’hébergement et domiciliation des personnes en demande d’asile concentrée à Cayenne) ou encore la restriction géographique de la validité des titres de séjour et des autorisations de travail en découlant.
Sous couvert de prévenir un supposé appel d’air, ces dispositions conduisent à précariser les personnes migrantes, à réduire l’accès à leurs droits et à freiner leur intégration une fois régularisées.

Une politique qui attise le rejet des personnes étrangères et justifie des violences

Nous constatons que cette politique migratoire, qui a pour objectif de réduire les mouvements de population pourtant régis par des dynamiques régionales historiques, est dans l’impasse. Elle participe des tensions sociales de plus en plus violentes en alimentant l’idée d’une immigration massive comme facteur des inégalités économiques et sociales sévissant dans les outre-mer.
Cette approche répressive s’applique dans un contexte où les infrastructures et les services publics sont bien souvent faibles voire inexistants, notamment en matière d’accès aux administrations, à l’éducation, aux logements et aux soins [7]. La saturation de ces dispositifs, pourtant chroniquement sous dimensionnés, nourrit les discours politiques qui stigmatisent les personnes étrangères désignées comme responsables de ces carences. Les tensions très fortes et les violences exercées à l’égard des personnes migrantes, en particulier à Mayotte depuis 2016, sont autant de dérives auxquelles conduit cette politique.

Pour un changement de politique

Le collectif Migrants Outre-mer défend des mesures permettant de garantir un accueil digne et le respect des droits fondamentaux pour tous et sur l’ensemble du territoire français, notamment [8] à travers les propositions suivantes :

Aligner la législation applicable en outre-mer sur le droit commun et mettre ainsi un terme à un régime d’exception contraire à un État de droit, qui justifie des droits au rabais et permet tous les abus, notamment en priorité 
- rendre suspensifs les recours contre toute mesure d’éloignement
- rétablir à Mayotte l’intervention du juge judiciaire sous 48 heures à compter du placement en rétention
 supprimer les dispositifs exceptionnels de contrôle
rendre pleinement applicables sur l’ensemble du territoire français les titres de séjour délivrés en outre-mer et notamment à Mayotte
 rétablir des conditions d’accueil dignes pour les demandeurs d’asile en Guyane et à Mayotte en leur garantissant le bénéfice des aides prévues en métropole, et la fourniture d’un hébergement et d’une domiciliation effective pendant leur procédure
- Mettre un terme à l’enfermement des enfants en rétention, notamment à Mayotte où il s’opère massivement (4 285 enfants enfermés en 2016) et sans contrôle.

Par ailleurs, il est temps de penser autrement la présence des territoires ultramarins dans leur environnement. En isolant de plus en plus les uns des autres par un fossé économique croissant, par une frontière de plus en plus infranchissable, par des dénis de droit quotidiens à l’égard des « étrangers » venus des territoires voisins, on ne fait qu’éloigner la perspective d’une solution durable aux tensions actuelles.
Nous espérons pouvoir vous compter parmi celles et ceux qui soutiendront ces positions et nous nous tenons à votre disposition pour en discuter.
Vous remerciant de votre attention, nous vous prions de recevoir, Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs, nos meilleures salutations.

Migrants Outre-Mer (Mom)
Paris, le 18 avril 2018

Signataires :
ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), Aides, CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), La Cimade, Collectif Haïti de France, Comede, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrées), Elena, Fasti (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), LDH (Ligue des droits de l’Homme), MDM (Médecins du monde), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), OIP (Observatoire international des prisons).

[2] Articles 6, 10, 12 et 16 et du projet de loi.
[3] Articles 30 du projet de loi.
[4] https://www.insee.fr/fr/statistiques/3288449 : un solde migratoire déficitaire entre 2010 et 2015 dans les départements d’outre-mer et très légèrement en augmentation en Guyane (moins de 0,4%).
[5] Législations dérogatoires (voir le dernier paragraphe de l’article 78-2 du code de procédure pénale) permettant de contrôler l’identité des étrangers en situation irrégulière sur un périmètre plus étendu.
[6] Article L.514-3 Ceseda.
[7] Une seule maternité pour plus de 250 000 habitants à Mayotte + https://www.insee.fr/fr/statistiques/1285646 + https://www.insee.fr/fr/statistiques/3181903
[8] Collectif MOM, « L’outre-mer dans le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » présenté par le gouvernement le 21 février 2018 – Outre-mer : le non droit est un jeu dangereux ».

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20 avril 2018

Centre Primo Levi : Le projet de loi Asile et Immigration expliqué


Le mal nommé projet de loi « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », en cours d'examen à l’Assemblée nationale, est désapprouvé dans un consensus inédit par les associations, le Défenseur des droits, le Syndicat des Avocats de France et même par les organismes chargés de l’examen des demandes d’asile, l’Ofpra* et la CNDA*.



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16 avril 2018

Analyse des amendements de la Commission des lois

Analyse des amendements de la Commission des lois - Suite de l’analyse du projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif »

lundi 16 avril 2018
Quatre amendements concernant le régime applicable en zone d’attente et aux frontières nationales ont été retenus par la Commission des lois. Il s’agit des amendements CL 900, CL 756, CL 824 et CL 757. Le vote et l’inscription de ces amendements morcèlent un peu plus le droit applicable aux frontières en fonction de la localisation du lieu de passage frontalier emprunté par la personne (aérien, maritime, terrestre / métropole, outre-mer / frontières externes ou internes).


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25 mars 2018



23 mars 2018,
Loi Collomb-Macron : ni discutable, ni amendable !
Une police de l’immigration, sous couvert d’une réforme de l’immigration

 Le projet de loi dit « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », présenté au conseil des ministres du 21 février 2018, marque, en l’état actuel, un recul sans précédent des droits des ressortissant-e-s étranger-e-s. A l’exception de quelques rares mesures se voulant protectrices pour les personnes étrangères, ce texte est marqué par des dispositions très restrictives et attentatoires aux droits fondamentaux des personnes migrantes, où l’expulsion, voire le bannissement du territoire est le principe.
Le gouvernement d’Emmanuel Macron sort la vieille rengaine « avec humanité et fermeté ». Or, alors que la fermeté est clairement affichée, nous avons du mal à apercevoir l’humanité. Pour répondre à ce qu’il appelle la crise migratoire, le gouvernement propose de trier les étranger-e-s, de faciliter la rétention et d’expulser toujours plus alors que l’on sait que la vraie crise qui touche notre pays est celle de l’accueil et de la précarisation des demandeur- euse-s d’asile et des sans-papiers.
Asile : réduire les délais, réduire les droits
Ce projet de loi s’attaque aux personnes les plus vulnérables en limitant encore un peu plus l’octroi du droit d’asile.
  •   Il réduit les délais de recours devant la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) qui passeraient d’un mois à quinze jours.
  •   Il systématise la délivrance des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) à toute personne déboutée de l’asile.
  •   Il limite de manière drastique la possibilité pour les personnes déboutées du droit d’asile de déposer une demande de titre de séjour.
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Ce texte conduira ainsi les personnes étrangères à se cacher sans jamais pouvoir demander de régularisation et multipliera les situations d’errance et de précarité.
Retenir plus pour expulser plus !
Ce projet de loi s’inscrit dans la continuité des gouvernements précédents en ce qu’il amplifie les politiques répressives et criminalise toujours plus la personne étrangère.
  •   Il affiche une volonté d’accroître les mesures privatives de liberté, à travers l’augmentation de la durée de la rétention (de 45 à 135 jours) et la systématisation des assignations à résidence.
  •   Il restreint les pouvoirs du juge des libertés et de la détention et retarde son intervention, ce qui permettra d’expulser plus facilement avant tout contrôle de la légalité de la rétention.
  •   Il crée un nouveau délit de franchissement non autorisé des frontières de l’espace Schengen.
  •   Il aligne le régime de la retenue pour vérification du droit au séjour à celui de la garde à vue (augmentation de la durée de 16h à 24h).
    Une justice d’exception pour les étranger-e-s
    Ce texte détériore en outre la qualité de la justice en considérant les étranger-e-s comme des justiciables de seconde zone.
    Il systématise les audiences en visioconférence sans le consentement de la personne.
    Il supprime le caractère automatiquement suspensif du recours devant la CNDA : certain-e-s demandeur-euse-s d’asile seront expulsé-e-s avant même que leur recours soit examiné.
    Une atteinte à l’inconditionnalité de l’action sociale
    Ce projet de loi renforce les mesures directives et le contrôle des Préfectures sur le travail social.
  •   Il dégrade le travail des acteurs sociaux dans l’accompagnement pour l’accès aux droits (contrôle des Préfecture et assignation à résidence dans les dispositifs d’hébergement).
  •   Il crée le risque d’une confusion générale entre surveillance administrative et action sociale.
    « Avec humanité et fermeté »
    Nous recherchons toujours l’humanité affichée par le président Emmanuel Macron dans ce texte qui ne traite ni de la question de l’illégalité de placer des enfants en centre de rétention (275 enfants enfermés en France métropolitaine en 2017, 4285 enfants enfermés en 2016 à Mayotte), ni de l’abrogation du délit de solidarité, ni de la régularisation des travailleurs sans-papiers, ni du régime d’exception illégal en Outre-mer.
    Ce texte tend en réalité à déshumaniser les ressortissant-e-s étranger-ère-s : il est basé sur la gestion des chiffres et de la peur, ceci en contradiction avec les textes internationaux que la France a signé.
    Pour un changement radical de la politique migratoire
    Pour la FASTI, cette loi n’est ni discutable, ni amendable, elle doit être combattue avec la plus grande vigueur. Ainsi, la Fédération rappelle qu’il faut ouvrir les frontières, faciliter la liberté de circulation et d’installation, régulariser toutes les personnes sans-papiers et en finir avec les politiques sécuritaires qui propagent des préjugés racistes et crée une justice à deux vitesses.
    La FASTI sera de toutes les mobilisations pour mettre en échec ce projet de loi. Ainsi, la Fédération soutient tou-te-s les travailleur-euse-s sans-papiers actuellement en grève, tou- te-s les délinquant-e-s solidaires présent-e-s sur le territoire, et se tient auprès de toutes les mobilisations autour des Etats Généraux des Migrations afin d’obtenir un changement radical de la politique migratoire.

    FASTI - 58 rue des Amandiers 75020 Paris
    Tél. : 01 58 53 58 53 Fax : 01 58 53 58 43 - http://www.fasti.org