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29 mai 2007

Algérie, études et visa long-séjour

Conseils juridiques : Maître khaled Lasbeur vous répond


Une personne à qui a été refusé un visa étudiant, mais qui a obtenu un visa touristique, peut-elle une fois sur le sol français s’inscrire tout de même dans une école ou une université pour suivre des études ou une formation ? Lui est-il exigé un visa étudiant et pouvez-vous m’indiquer la procédure à suivre dans ce cas ? (Mamou Bachir)

L’absence du visa long séjour ne peut en aucun cas constituer un motif de refus d’inscription dans un établissement scolaire ou universitaire. Le paragraphe I du titre III du protocole annexe à l’accord algéro-français du 27 décembre 1968 modifié, prévoit que « les ressortissants algériens qui suivent un enseignement, un stage ou font des études en France et justifient de moyens d’existence suffisants (bourse ou autres ressources) reçoivent, sur présentation, soit d’une attestation de préinscription ou d’inscription dans un établissement d’enseignement français, soit d’une attestation de stage, un certificat de résidence valable (1) un an, renouvelable et portant la mention « étudiant » ou « stagiaire ». C’est donc la production d’une préinscription ou inscription en plus des autres conditions, qui vous permettront d’obtenir un visa long séjour de type « D » conformément à l’article 9 de l’accord algéro-français et non pas le contraire. A cet effet, une circulaire du ministre de l’Education nationale, datant du 20 mars 2002, a fixé les modalités d’inscription et de scolarisation des élèves étrangers, en mettant fin à la situation qui prévalait précédemment dans certains établissements scolaires et universitaires en exigeant des étudiants étrangers le justificatif de la régularité de leur séjour en France. Elle a non seulement rappelé qu’aucune distinction ne peut être faite entre élèves français et étrangers, pour l’accès au service public de l’éducation, mais elle constitue aussi une avancée majeure dans la reconnaissance d’un droit à la scolarisation pour tous les étrangers mineurs ou majeurs en précisant, notamment, qu’une inscription ne peut jamais être subordonnée à la présentation d’un titre de séjour ou d’un visa pour études. D’ailleurs, une jurisprudence du Conseil d’Etat (arrêt Lusilavana du 24 janvier 1996) a précisé qu’il n’est pas possible d’exiger un titre de séjour pour inscrire un élève majeur, puisque la réglementation prévoit, justement, la présentation d’une inscription, même provisoire dans un établissement d’enseignement pour lui permettre d’obtenir un visa long séjour ou un titre de séjour « étudiant ». Cette circulaire ministérielle a posé le principe général de l’incompétence des services de l’Éducation nationale pour contrôler la régularité du séjour d’un étranger, que ce soit celle de l’élève ou de ses parents. En somme, sous réserve d’un motif pédagogique, l’inscription ne peut vous être refusée, nonobstant le fait que vous disposez d’un visa touristique.